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mardi, 21 mars 2006

Rue du mûrier

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Je viens de terminer la nouvelle intitulée « Maître Cornélius » écrite par Balzac et dont l'action se déroule à Tours. C'est une histoire d'amour sur laquelle vient se greffer une énigme policière dont Louis XI en est le détective. A la suite de cette lecture, j'ai voulu me rendre sur place pour voir si les maisons décrites sont toujours existantes.

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Balzac situe la maison de Maître Cornélius dans la rue du mûrier. Elle est attenante à une autre maison, identique que Balzac nomme " l'hôtel de Poitiers ". Voilà les indications qu'il nous fournit:

« L'hôtel de Poitiers avait un jardin bordé au nord par le mur et le fossé, qui servaient d'enceinte à l'ancien bourg de Châteauneuf, et le long desquels passait la levée récemment construite par Louis XI  entre Tours et le Plessis. De ce côté, des chiens défendaient l'accès du logis qu'une grande cour séparait à l'est, des maisons voisines, et qui à l'ouest était adossé au logis de maître Cornélius. La façade de la rue avait l'exposition du midi. Isolé des trois côtés .... Sur la rue les fenêtres étroites et découpées dans la pierre, étaient garnies de barreaux en fer; puis la porte, basse et voûtée comme le guichet de nos plus vieilles prisons, avait une solidité à toute épreuve. Un banc de pierre, qui servait de montoir, se trouvait près du porche... Il était facile de voir que les deux maisons avaient été bâties par le même architecte, et destinées à des tyrans. Toutes deux d'aspect sinistre, ressemblaient  à de petites forteresses, et pouvaient être longtemps défendues avec avantage contre une populace furieuse. Leurs angles étaient protégés par des tourelles semblables à celles que les amateurs d'antiquité remarquent dans certaines villes où le marteau des démolisseurs n'a pas encore pénétré. Les baies, qui avaient peu de largeur, permettaient de donner une force de résistance prodigieuse aux volets ferrés et portes...Sous l'ombre des clochers de l'abbaye  Saint-Martin, ces deux maisons muettes...ressemblaient à une léproserie. Le logis qui leur faisait face, appartenant à des criminels d'Etat, était sous le séquestre... C'était pourtant chez Cornélius que les premiers mûriers plantés à Tours avaient été mis en terre. » 

En faisant cette description, Balzac s'est-il inspiré de maisons encore existantes à son époque, ou bien est-ce pure fiction ? Je me suis rendue dans l'actuelle rue du mûrier. L'emplacement concorde avec le récit de Balzac. Cette rue est située plus ou moins en prolongement de la rue du commerce. Là, Balzac fait référence à l'hôtel du trésorier Xancoings ( l'hôtel Gouin). La maison de maître Cornélius est citée comme étant la dernière maison de la rue du mûrier avant d'atteindre la route conduisant au Plessis.

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Toute une partie de la rue a été démolie durant la dernière guerre par les bombardements. Les quelques rares anciennes maisons  ne correspondent pas, hélas, à la description que fait Balzac. Nous ne verrons donc pas la maison de maître Cornélius, mais à l'angle de la rue subsiste toutefois une très belle maison dont je vous joins quelques photos. Vous noterez la présence d'un arbre dans la cour ... Est-ce un mûrier ? 

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Commentaires

Intéressante ton enquête historico-romantique !
Logiquement, la route du Plessis (vers l'ouest) serait l'actuelle rue Bretonneau. Et si la maison de Cornélius est la derniere de la rue du Mûrier vers la route du Plessis, elle doit être au coin de la rue Bretonneau. Hélas ce coin est affreusement contemporain, suite aux bombardements et à la rénovation.
La photo que tu présentes correspond à l'emplacement d'un hôtel incendié et démoli lors des travaux de rénovation. Ce square s'appelle h. de Segogne. Et l'arbre n'est pas un mûrier. A ma connaissance, il n'en reste qu'un à Tours : il est sur la place Plumereau. Et en face on peut y avoir un verre à soi !

Écrit par : Lidoire | mardi, 21 mars 2006

Oui, c'est bien ce que je pensais, les deux maisons n'existent plus. Dommage, mais intéressante cette recherche et merci des renseignements Lidoire. Au fait tu as lu cette nouvelle de Balzac ?

Écrit par : tinou | mercredi, 22 mars 2006

Non, je ne l'ai pas lue. Mais tu m'as donné l'idée de le faire...un peu plus tard !

Écrit par : Lidoire | mercredi, 22 mars 2006

Tinou, je te dois des excuses...
Après vérification de visu et recherche dans mes photos d'été, l'arbre qui se trouve dans le square H. de Sigogne, est bien un mûrier ! Normal, puis qu'il se situe dans la rue du même nom ! Mea culpa !
J'en ai profité pour vérifier si par hasard, il n'y en aurait pas d'autres dans le quartier : j'ai un soupçon sur celui de la rue de la Rôtisserie. Attendons la pousse des feuilles !
Dans ce cas, cela ferait 3, ce qui pourrait commencer à intéresser les bombyx du coin !

Écrit par : Lidoire | jeudi, 23 mars 2006

Allez, pour cette fois, je te pardonne, mais que cela ne se reproduise pas !!!

Écrit par : tinou | jeudi, 23 mars 2006

Un très grand merci de cette enquête minutieuse et pointilleuse. Cela fait quelques semaines que je veux aller, appareil (photographique!) en main, sur les traces de la demeure tourangelle qui inspira *Béatrix*. Si tu me donnes tes tarifs de filature, je t'engage (en tout bien tout honneur).

Écrit par : MuMM | dimanche, 26 mars 2006

Cela peut être intéressant, il faut que je lise l'histoire avant.... Je te tiens au courant !

Écrit par : tinou | dimanche, 26 mars 2006

Ah, *Béatrix* est l'un des plus beaux Balzac. (Cet après-midi, le mûrier revivait, pour ne rien dire des crêpes au Nutella du Lys d'Or.)

Écrit par : MuMM | dimanche, 26 mars 2006

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