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lundi, 26 novembre 2007

Balzac à Saché

Je vous emmène aujourd'hui dans un endroit où Balzac aimait séjourner. C'est à Saché, village situé à une vingtaine de kilomètres au sud de Tours. Il arrivait souvent que l'écrivain, arrivant jusqu'à Tours en calèche, rejoigne ensuite le village à pied. A quoi pensait-il durant le trajet ? Aux créanciers parisiens qu'il fuyait, à ses personnages de roman, à ses amours ? Sûrement un mélange de toutes ces choses.



Balzac a souvent repris dans ses romans des noms de personnes ayant existé. Ainsi Louis Lambert était-il le nom du sabotier de Saché, et le colonel Chabert, celui d'un général de Tours.







Pourquoi avoir choisi Saché ? Eh bien Balzac se rendait dans la demeure de la famille Margonne. Monsieur de Margonne avait eu une liaison avec la mère de l'écrivain. De cette liaison était né Henry, demi-frère d'Honoré.






Monsieur de Margonne offrait volontiers l'hospitalité à Balzac et c'est dans ces lieux que ce dernier écrivit une bonne partie de son œuvre, loin des tumultes parisiens, dans le calme de la campagne tourangelle « belle, brave et joyeuse Touraine... C'est là que j'ai fait mes premiers pas dans les chemins de la pensée et que se sont passées les heures les plus solennelles de ma vie intellectuelle. »




Cette demeure ressemble plus à un imposant manoir, entouré d'un jardin où la couleur blanche fut mise à l'honneur en 2005 par un fleuriste-designer tourangeau, Jean Louis Anxione.






Et puisqu'on parle de l'œuvre de Balzac, j'en profite pour vous rappeler cet excellent DVD, dans lequel Jean Carmet joue le rôle du curé de Tours.



mardi, 02 mai 2006

Mais où diable habitait César Birotteau ?

J'en reviens à la nouvelle de Balzac « Le curé de Tours » où l'action, au début de l'histoire, se déroule rue de la Psalette à Tours. Il y a une controverse à propos de l'emplacement de la maison où demeurait ce brave curé.

Essayons donc d'y voir un peu plus clair ! Voici la description des lieux faite par Balzac dans sa nouvelle :

« Jadis il existait dans le Cloître, du côté de la Grand’rue ( actuelle rue Albert Thomas), plusieurs maisons réunies par une clôture, appartenant à la Cathédrale et où logeaient quelques dignitaires du Chapitre. Depuis l’aliénation des biens du clergé, la ville a fait du passage qui sépare ces maisons une rue, nommée rue de la Psalette, et par laquelle on va du Cloître à la Grand’rue. Ce nom indique suffisamment que là demeurait autrefois le grand Chantre, ses écoles et ceux qui vivaient sous sa dépendance. Le côté gauche de cette rue est remplie par une seule maison dont les murs sont traversés par les arcs-boutants de Saint Gatien qui sont implantés dans un petit jardin étroit, de manière à laisser en doute si la Cathédrale fut bâtie avant ou après cet antique logis. Mais en examinant les arabesques et la forme des fenêtres, le cintre de la porte, et l’extérieur de cette maison brunie par le temps, un archéologue voit qu’elle a toujours fait partie du monument magnifique avec lequel elle est mariée. Un antiquaire, s’il y en avait à Tours, une des villes les moins littéraires de France, pourrait même reconnaître, à l’entrée du passage dans le Cloître, quelques vestiges de l’arcade qui formait jadis le portail de ces habitations ecclésiastiques et qui devait s’harmonier  au caractère général de l’édifice. Située au nord de Saint-Gatien, cette maison se trouve continuellement dans les ombres projetées par cette grande cathédrale sur laquelle le temps a jeté son manteau noir, imprimé ses rides, semé son froid humide, ses mousses et ses hautes herbes. Aussi cette habitation est-elle toujours enveloppée par un profond silence interrompu seulement par le bruit des cloches, par le chant des offices qui franchit les murs de l’église, ou par les cris des choucas nichés dans les sommets des clochers. Cet endroit est un désert de pierres, une solitude pleine de physionomie, et qui ne peut être habitée que par des êtres arrivés à une nullité complète ou doués d’une force d’âme prodigieuse. La maison dont il s’agit avait toujours été occupée par des abbés, et appartenait à une vieille fille nommée mademoiselle Gamard ; comme depuis vingt ans cette vieille fille y logeait des prêtres, personne ne s’avisait de trouver  mauvais, sous la Restauration, qu’une dévote conservât un bien national : peut-être les gens religieux lui supposaient-ils l’intention de le léguer au Chapitre, et les gens du monde n’en voyaient-ils pas la destination changée…
Cet appartement, desservi par un escalier de pierre, se trouvait dans un corps de logis à l’exposition du midi. L’abbé Troubert occupait le rez-de-chaussée, et mademoiselle Gamard le premier étage du principal bâtiment situé sur la rue. »

Voici donc la description du logis de César Birotteau faite par Balzac.

La rue part du Cloître pour rejoindre la Grand’rue.

Le côté GAUCHE de la rue n’est occupée que par une seule maison.

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Voici une photo de la rue de la Psalette. Le grand bâtiment sur la gauche est la cantine du lycée Paul Louis Courier.

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 Dans quel sens faut-il regarder la rue ? Si l’on s’en tient aux explications, ce serait à partir du cloître, en regardant vers le nord. Donc le côté gauche est celui qui est occupé actuellement par un certain nombre de maisons qui semblent dater de la moitié du XIX e siècle et cela me gêne terriblement. Elles auraient été construites après la parution de la nouvelle de Balzac ? Voici les photos de ces maisons : 

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Si l’on prend l’hypothèse que le côté gauche est celui que l’on voit si l’on se tient à l’entrée de la rue, il n’y a effectivement qu’une seule maison et elle est bien traversée par une arche de la cathédrale. Ceci confirme la thèse de la plaque apposée à cette maison par la ville de Tours.

 

 

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 D’importants travaux sont en cours actuellement afin de réhabiliter ce lieu. Voyez la pancarte !

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medium_pancarte2.jpg

Mais attention, il y a deux arches qui partent du côté nord. La deuxième arche se termine à l’intérieur du cloître dans une zone en ruine…On en arrive à la deuxième hypothèse : la maison jouxtait la cathédrale. Preuve cette trace de toit pentu laissé sur le mur…. Et alors cette maison a disparu dans les années cinquante, démolie car complètement en ruines !

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Peut-être en savez-vous plus que moi ? Je serais heureuse que vous puissiez me renseigner à ce sujet  ( Lidoire peut-être ? )

J'ai trouvé également une anecdote concernant le roman de Balzac :

Dans son livre "Joué et son histoire", J.Maurice nous relate un fait amusant (je cite ) :

-  D'autres souvenirs balzaciens sont à mentionner... L'un concerne cette brave demoiselle Gamard que nous avons vue si généreuse avec les pauvres. Balzac l'a t-il vraiment connue ? On ne sait, mais il est évident qu'il l'a peut-être vue quand, petit garçon, il assistait aux offices de la Cathédrale de Tours avec Madame sa mère. Celle-ci louait une chaise pour la somme annuelle de 12F et figure à ce titre sur le registre du sacristain. Or, une « Mademoiselle Gamard » est inscrite à la même page et pour le même motif .-

Enfin, plus récemment ( et cela n'a rien à voir avec Balzac), sur la photo de la cour intérieure du n° 3, vous pouvez voir au premier plan la maison où ma fille a habité pendant deux ans  et un peu plus en arrière, la petite porte grillagée en arrondi est celle qui donne accès aux caves et aux souterrains. Et cela doit rappeler de bons  souvenirs à mon médecin préféré, n'est-ce pas Mme B....? 

vendredi, 31 mars 2006

Balzac à Tours

Récemment j'ai fait des recherches aux archives pour un lecteur de ce blog qui prépare une thèse sur Balzac et qui avait besoin de l'acte de naissance de l'écrivain.

Balzac vit le jour au numéro 25 de la rue de l'Armée d'Italie le 1er prairial de l'an VII à onze heures du matin, c'est à dire le 20 mai 1799.

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Cette rue redevint la rue Royale puis la rue Nationale.

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Dans " Les contes drolatiques " Balzac nous fait une magnifique description de cette rue où il a vu le jour:

« Une rue délicieuse où tout le monde se promène, où toujours il y a du vent, de l'ombre et du soleil, de la pluie et de l'amour... C'est une rue toujours neuve, toujours royale, toujours impériale, une rue patriotique, une rue à deux trottoirs, une rue ouverte des deux bouts, bien percée, une rue si large que jamais nul n'y a crié : gare !...bref, c'est une rue où je suis né, c'est la reine des rues...»

Il ne reste aucune trace de la maison natale de Balzac qui fut démolie lors des bombardements de juin 1940.

medium_ruenationale2.jpg

De nos jours une partie de la rue est devenue piétonne. Seuls les autobus ont le droit de l'emprunter, bientôt remplacés par le tramway ?

UNE BIEN BELLE RUE EN SOMME !

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